Jakob Abplanalp-Huggler est un des représentants les plus célèbres de la sculpture sur bois de Brienz qui a connu à partir des années 1830 un essor continu. Outre des œuvres pour l’industrie du tourisme pendant une phase d’innovation entre 1884 et 1908, des œuvres excellentes d’un point de vue technique ont vu le jour. Des artistes comme Aplanalp-Huggler à qui on décernait des prix dans des expositions nationales et universelles, ont contribué ainsi à la renommée internationale de la sculpture sur bois de Brienz. Le relief « rose avec papillon » est sculpté dans un seul morceau de bois de poirier. Cette sculpture sur bois audacieuse et expressive se situe à la frontière entre artisanant d’art et beaux arts et est typique de l’apogée de la sculpture sur bois de Brienz au tournant du XXe siècle. Ce chef d’œuvre a gagné une médaille d’or en 1893 lors de l’exposition universelle à Chicago, puis en 1896 à l’exposition nationale de Genève.
Arnold Annen expérimente les limites du matériau qu’est la porcelaine lors de la fabrication de ses coupes « Bowls » très fines : cherchant la légèreté et la translucidité, il travaille ses coupes avant cuisson à la flamme du chalumeau. Puis pour qu’elles deviennent aussi fines, il les retravaille délicatement à l’aide de produits pour polir les diamants. Les coupes semblent envelopper la lumière qui rend visibles les variations de leur relief.
Herbert Auchli fréquenta les Hautes Écoles d’art et design de Lucerne et de Zurich et travailla entre 1971 et 1986 en tant que professeur des classes de graphisme à l’École d’Arts Visuels de Berne. Pour le service de la publicité des CFF, il conçut diverses affiches, pour lesquelles il utilisa souvent des moyens photographiques. Parmi les affiches les plus importantes créées pour les CFF comptent celles qui recommandent le train comme alternative à la voiture, comme par exemple celle de l’année 1970 : tandis que le pays sombre dans la neige profonde, le train est recommandé à l’automobiliste impuissant debout dans la neige avec le slogan «abwarten und bahnfahren» (attendre et prendre le train). Herbert Auchli trouva toujours des formes d’images efficaces pour illustrer les slogans des CFF.
La boîte à bijoux de forme ovale pointue est ornée de vrilles d’édelweiss et de rhododendron des Alpes, dont la partie supérieure est évidée. Cette sculpture de fleurs délicate a nécessité des outils spéciaux qui ne sont plus utilisés de nos jours. Ce chef d’œuvre de l’apogée de la sculpture de Brienz est la dernière œuvre d’Andreas Baumann qui avait 77 ans à l’époque. Le Musée des arts et métiers de Berne, dont la collection est gérée et augmentée à ce jour par la Fondation bernoise de design, acheta autrefois de nombreuses œuvres, d’une part en tant que modèles pour l’École de sculpture sur bois qui dépendait de lui, et d’autre part pour les montrer dans des expositions.
La sculpture sur bois de Brienz se trouva depuis plusieurs années en difficulté et n’arriva pas à se redresser, même dans les années 1930, bien au contraire. L’importation de sculptures sur bois depuis l’étranger accrut, de sorte que les sculpteurs suisses émigrèrent, car la production nationale n’était plus compétitive. Ceux qui restèrent se spécialisèrent dans des domaines spécifiques.
A partir de 1946, Andreas Baumann enseigna pendant 30 ans à l’Ecole de sculpture sur bois dans la filière “Figures humaines et animalières”. Sa sculpture de jeunesse du joueur de violoncelle, provenant probablement de sa période de formation, porte la marque du cubisme avec ses grandes surfaces découpées.
Bruno Baeriswyl, Ueli Berger, Pierre Chevalley
Peintures/Sculptures
Musée de Fribourg, 1968
Imprimerie: Serigraphie Uldry AG, Hinterkappelen
La collection de bijoux de Doris Berner iridescente et comme en apesanteur, est d’une élégance sensuelle. Les bijoux confectionnés avec de la soie ou des micro-fibres de la collection sont mis en forme grâce à une technique de thermofixation mise au point spécialement. Doris Berner part de la technique japonaise shibori et de l’invention du plissé de soie vers 1900 par Mariano Fortuny pour les adapter aux matériaux d’aujourd’hui et à un langage formel contemporain. Elle intègre une multitude d’éléments comme des pierres, billes de verre, noyaux de cerises, etc. dans le tissu qui en garde l’empreinte avant de les retirer de nouveau. Ainsi elle obtient des textures légères comme des plumes qui sont incomparables d’originalité. Les différents tissus permettent une large palette de couleurs et de choix esthétiques et rendent ainsi chaque objet unique.
«Tenta», Geiser & Cie Emmenau AG, Hasle-Rüegsau
Imprimerie: Ringier Print AG, Zofingen
Stephan Bundi laisse s’exprimer les moyens picturaux soigneusement sélectionnés qu’il confronte souvent de façon surprenante. Il réveille des histoires dans la tête du spectateur, comme par exemple avec la pomme de Guillaume Tell qui manque dans un pack de six, l’une de ses œuvres les plus connues. Sur une affiche datant de 1989 des notes de musique dessinent le visage de John Lurie. Ailleurs on voit une banane dans une peau en rouleaux de pellicule ou une lame de rasoir dans un ongle de pouce. Son langage imagé dérange et interpelle – ses travaux sont toujours pertinents et marquants. Les œuvres de Bundi sont représentées dans beaucoup de biennales d’affiches et dans des collections de design. De nombreux prix et hommages témoignent de l’importance de ses affiches.
Ait Selma befasst sich mit der Frage welche Produkte im Anbetracht kultureller Nachhaltigkeit heute noch produzierbar sind und findet mögliche Lösungsansätze in den sieben Merkmalen der Zen-Künste. In der wirtschaftlich schwachen Bergregion des Hohen Atlas in Marokko arbeitet Ait Selma mit lokalen Weberinnen zusammen und stellt in einer zusammenhängenden Wertschöpfungskette Teppiche in Handarbeit her. Für die Färbung der Wolle werden pflanzliche und mineralisch unbedenkliche Rohstoffe verwendet. Dabei entstehen Teppich-Unikate und Kleineditionen.
Le peintre et graphiste Emil Cardinaux fut un pionnier de l’art de l’affiche. Avec sa peinture il n’obtint jamais cette même indépendance et liberté artistique qu’avec ses affiches grâce auxquelles il reçut au-delà des frontières nationales une reconnaissance importante. Des paysages suisses grandioses, des mères autochtones, des alpinistes rustiques et des fumeurs de cigare honnêtes caractérisent les affiches de Cardinaux tout autant que ses peintures. La qualité artistique et le style innovateur de ses affiches ont assuré à Cardinaux une place au premier rang parmi les affichistes européens.
Emile Cardinaux fut un pionnier de l’art de l’affiche. Ce fut plutôt grâce au style innovateur de ses affiches que grâce à sa peinture qu’il connut une reconnaissance importante au-delà des frontières nationales. Ses affiches les plus connues sont celles pour le tourisme avec des paysages suisses, en particulier celle avec le Cervin. Il créa également de nombreuses affiches publicitaires marquantes pour des entreprises comme Bally et PKZ, ou comme montré ici, pour l’ancienne boutique de mode Fehlbaum située à Kramgasse à Berne. Avec une touche d’humour, il prouve par l’image la bonne qualité des vestes pour enfants : grâce à leurs chaudes vestes de chez Fehlbaum, les filles n’ont rien à craindre du petit garçon lanceur de boules de neige.
Plinio Colombi travailla, comme Emile Cardinaux qui avait quasiment le même âge, en tant que peintre et affichiste. Originaire du Tessin, ce peintre décorateur s’établit rapidement au canton de Berne, en dernier à Spiez. Il peignit volontiers des paysages en Engadine et l’Oberland bernois, tout particulièrement des paysages enneigés. Grâce à la naissance du tourisme des sports d’hiver, il connut ses premiers succès avec ces motifs. L’affiche créée en 1904 pour les Chemins de fer fédéraux suisses intitulée „Sports d’hiver en Suisse“ fait la publicité avec le style de peinture caractéristique de Colombi pour les divers types de sports d’hiver qu’offrent les montagnes suisses.
Création : Rudolf Bosselt (1871-1938), réalisation : Otto Glenz (1865-1948)
Peigne avec feuilles en éventail interpénétrées et au sommet grappe de fruits, ivoire sculpté, poli, vers 1901
Collection cantonale des arts appliqués
Création : Hans Christiansen (1866-1945), réalisation : société Georg Friedrich Heim Söhne
Peigne avec bouquet stylisé, écaille de tortue sculptée, polie, vers 1901
Collection cantonale des arts appliqués
L’évangéliste Marc au lion, bois de pin sculpté, à l’origine peint polychrome et doré, vers 1894 ; en 1947, peinture polychrome détruite, teinté brun foncé
Collection cantonale des arts appliqués
Alfred Friedrich Engel utilisa la technique du filigrane d’agent pour créer, outre les bijoux folkloriques traditionnels, des objets utilitaires. Le cadre de photo orné est un beau témoignage de l’Art Nouveau. La vieille entreprise de bijouterie possédait à l’époque à côté de son siège social à Thoune des boutiques à Interlaken et Montreux et employait dans son atelier de nombreux joailliers et orfèvres. Dans la collection cantonale des arts appliqués sont représentés beaucoup d’exemples exceptionnels réalisés au canton de Berne dans la technique du filigrane d’argent.
Maurizio Ferrari enseigne dans la classe professionnelle de design céramique à l’Ecole d’Arts Visuels Berne et Bienne, où il a lui-même fait ses études. Les vases „Silhouettes“ façonnés par tournage, présentent des rainures profondes tournassées sur toute la hauteur du profil. Ces rainures n’apparaissent à l’observateur que s’il regarde l’objet à hauteur des yeux. En changeant l’angle d’observation, les creux ne sont plus perceptibles et le relief perd sa profondeur pour se réduire à une ligne. Vue de près, les silhouettes ont des contours univoques. En s’éloignant, le profil devient flou et entre en vibration, provoquant chez l’observateur une légère sensation d’irritation. La présence physique du corps semble se dissoudre.
«Bigla Stahlmöbel, Büro-Organisationen, Oberholzer Zürich»
Imprimerie: City-Druck, Zürich
Taureau rugissant, reproduction galvanoplastique en bronze d’après l’original de Victor Weishaupt (1848-1905), 1895
Collection cantonale des arts appliqués
Marion Geissbühler est issue de la célèbre famille d’orfèvres et de filigranistes de Konolfingen. C’est son trisaïeul qui est à l’origine des deux cadres de photo en filigrane au début du « voyage dans le temps ». Ses sources d’inspiration sont la tradition et le solide savoir faire technique. Des formes simples reflètent la conception moderne de ses bijoux. Elle a créé à partir d’anciens bijoux de costumes traditionnels les broches et le pendentif, résultant de la juxtaposition de vieilles broches en filigrane et ne révélant qu’au deuxième coup d’œil ses modèles.
Marion Geissbühler a été sélectionnée en 2010 par Othmar Zschaler pour le prix “Jeune talent” du Prix Bernois de Design de la Fondation. Des œuvres provenant de plusieurs générations de l’atelier Geissbühler dans notre collection documentent de manière extraordinaire le travail d’une des familles d’artisans bernois les plus importantes.
Fritz Geissbühler, originaire de Grünenmatt im Emmental, fut réputé pour son extraordinaire technique du filigrane en fil d’argent. Outre les bijoux de costumes traditionnels, il créa dans cette même technique il y a plus de cent ans des petits cadres photos. L’un de ces cadres associe des motifs de rosaces et de feuillages au blason de la ville de Berne, tandis que l’autre est orné de fleurs de cyclamens. Les deux œuvres sont estampillées au dos avec les initiales FG. Les dessins préparatoires ont également été conservés.
Cet ancien art du filigrane continue d’être pratiqué de nos jours à l’entreprise familiale à Konolfingen par Marion Geissbühler appartenant à la 5e génération, en partie d’après les esquisses originales de son trisaïeul Fritz Geissbühler. A la fin de votre « voyage dans le temps », vous pourrez admirer parmi les plus récentes acquisitions par la Fondation les créations de bijoux par Marion Geissbühler situées entre tradition et modernité.
Bijoux en filigrane d’argent : bracelet et deux broches, vers 1901
Collection cantonale des arts appliqués
Fritz Geissbühler était connu pour son extraordinaire maîtrise de la technique du filigrane. Ces bijoux traditionnels en filigrane d’argent ont été créés il y a plus d’un siècle pour orner un costume de fête bernois. Pas moins de quatre clips de « Göller » (corselet), dix agrafes pectorales, une broche, trois «Blüemli » (fleurettes) et plusieurs chaînes ornaient le corselet noir. La forme de base classique du bijou folklorique est la rosette sexpartite remplie de « Schnäggli » (petits escargots) et de « Rölleli » (petits rouleaux) et décorée de « Hübli » (petits chapeaux). La technique du filigrane est connue depuis l’Antiquité. Encore aujourd’hui, l’arrière petit-fils, Hans-Ulrich Geissbühler, perpétue cette vieille tradition dans son atelier d’orfèvrerie à Konolfingen.
Vitraux, probablement faisant partie de la porte d’entrée principale du musée des arts et métiers au 1er étage de la Kornhaus.
Verre dépoli sablé, richement orné, lettrage peint en bronze doré
Collection cantonale des arts appliqués – redécouverts en 1994
Elsi Kleinpeter a terminé ses études artistiques dans la classe de textile de Sophie Täuber-Arp à Zurich. En 1942 elle a emménagé avec son mari, le peintre Fernand Giauque à la „Festi“ au-dessus de Gléresse qui est devenu un lieu de rendez-vous de différents artistes. Très tôt, elle a fait des expériences avec des fils et la conceptrice textile est vite devenue une artiste du textile. Elle fut une des premières à transformer la technique de la tapisserie en sculpture textile. Au centre de l’élément spatial à trois couches „Stundenglas“ est tissée une forme de sablier donnant à l’œuvre son nom. Le sable qui s’écoule vers le bas est traduit par les fils tissés argentés qui se densifient vers le centre. De chaque côté, dix bandes blanches parallèles courant obliquement de haut en bas donnent du volume à ce symbole de l’éphémère sans relief.
Danielle Gisiger fait sans aucun doute partie des « Top ten » de la scène de la mode en Suisse. La styliste originaire de Berne habille aujourd’hui des stars et starlettes à New York. Pour elle, le critère principal est la silhouette, coupe et matière passent après. En 1993, elle a présenté ses créations extravagantes monochromes en mousse synthétique blanche. Bien qu’ils ne soient pas destinés à être portés, ces prototypes ont leur charme. En effet, Gisiger met les caractéristiques du tissu habilement en scène. Elle a réalisé ces modèles sur commande en toile irlandaise ou d’autres tissus.
Dispositif d’estampage pour pendentif de bijou avec figure d’elfe (?), acier, signé R. Lutz, 1906
Six plaques de cuivre avec des rubans à motifs et frises décoratives, partiellement signées, 1909-1915
Collection cantonale des arts appliqués
En 1869 la « collection d’échantillons et de modèles » fut fondée par l’« Union du Commerce et de l’Industrie du canton de Berne » et l’« Union des arts et métiers ». En 1890 elle fut renommée « Musée cantonal des arts et métiers ». En 1915 et 1921, de grands ensembles d’œuvres en métal ont été acquis auprès de l’école de gravure du Technicum de Bienne. Contrairement aux acquisitions antérieures, pratiquées surtout pour des œuvres étrangères, l’achat de ces œuvres témoigne de l’intérêt naissant et l’importance grandissante accordés à l’artisanat au canton de Berne. La plaque à embosser et son échantillon embossé sont de bons exemples de la richesse des origines de cette « collection d’échantillons et de modèles » qui est en Suisse unique sous cette forme.
En 1869 la collection d’échantillons et de modèles fut fondée par l’Union du Commerce et de l’Industrie du canton de Berne et l’Union des arts et métiers. En 1890 elle fut renommée Musée cantonal des arts et métiers de Berne. Dans notre collection se trouvent de nombreux témoignages d’une politique d’acquisition active dans le domaine des objets en métal pour servir de modèles ou pour inspirer des projets. La richesse de cette véritable collection d’échantillons et de modèles est en Suisse unique sous cette forme. Les deux plaques de cuivre ornées de caractères ont été fabriquées comme modèles entre 1909 et 1915 à l’école de gravure au Technicum de Bienne et acquises en 1915 ensemble avec 90 autres œuvres pour la collection d’échantillons et de modèles. Il s’agissait pour la plupart de travaux d’élèves.
Peigne, bronze coulé avec guirlande d’anémones stylisée et son modèle de coulée, cuivre repoussé, ciselé, signé : F. Hänni, 1900-1915
Modèle de coulée pour peigne, cuivre repoussé, ciselé, avec une branche de pin stylisée, 1900-1915
Collection cantonale des arts appliqués
Depuis 2006 naissent dans la série « Lichtblicke » des objets bijoux délicats et sensuels dont l’imagerie poétique se dévoile au spectateur seulement au deuxième coup d’œil. Des moments fugaces capturés entre deux plaques de verres fragiles, tels des échantillons scientifiques. Finement encadré, un panorama de plis profonds et de couches empilées – qui à première vue semblent être les sommets d’une chaîne de montagne, s’avèrent être les coins d’un duvet. Des rayures subtiles sur le verre noirci apparaissent avec la lumière changeante comme des paysages de montagne nocturnes.
Neue Metallmöbel: Arbeiten von Hans Eichenberger, Robert Haussmann, Kurt Thut
Kunstgewerbemuseum Zürich
Imprimerie: J. C. Müller AG, Zürich
Martin Halter, peintre-verrier et artiste-verrier qualifié, repris en 1981 en 3e génération l’« Atelier d’art du vitrail » fondé par son grand-père Louis Halter en 1916 à Berne. Outre des travaux d’entretien et de restauration, de nombreuses œuvres pour des églises ou des constructions profanes ont vu le jour, en partie en collaboration avec des artistes célèbres. De plus, Halter enseigna pendant 15 ans en tant que professeur spécialisé à l’Ecole d’Arts Visuels Berne et Bienne. A l’occasion des 100 ans de l’atelier paraîtra à l’automne une publication avec le titre de travail „Martin Halter – Farbglaswelten – Ein aussergewöhnliches Kunsthandwerk“ (Haupt Verlag AG).
L’œuvre intitulée «Dialog» fut créée pour l’exposition éponyme à la Kulturmühle Lützelflüh. Ce vitrail met en évidence les niveaux sensibles à couches multiples d’un dialogue.
La céramiste Nathalie Heid a étudié le problème de l’urne funéraire et a trouvé une solution à la fois esthétique et écologique. Les urnes solubles accompagnent le processus de deuil et la période de lâcher prise pendant l’enterrement ou la dispersion dans l’eau. Grâce à la porcelaine non cuite l’urne se dissout en quelques heures pendant la cérémonie d’adieu dans l’eau ; dans la terre c’est le degré d’humidité qui détermine la durée de la désintégration. Les cendres et l’urne retournent ainsi dans le cycle naturel et en même temps un rituel d’adieu harmonieux a lieu.
Eugen Henziross travailla en tant que peintre, graphiste et professeur de dessin, e.a. pendant de nombreuses années à l’Ecole professionnelle de Berne et à l’Ecole municipale de dessin. C’est comme illustrateur qu’il se fit un nom. Tout comme dans sa peinture, Henziross a réduit cette affiche publicitaire pour le Kornhauskeller à Berne à l’essentiel en surlignant avec peu de moyens et des couleurs vives l’architecture qui d’ailleurs reste aujourd’hui très ressemblante.
Première source d’inspiration pour ce projet unique fut une tasse dont on ne voyait pas qu’elle possédait une double paroi. Avec méticulosité et persévérance, grâce à de nombreuses ébauches et après beaucoup d’essais, le designer céramique a réussi à ouvrir la double paroi par endroits pour montrer que derrière une enveloppe externe se cache un intérieur tout aussi passionnant. Au cours d’un processus de travail très structuré allant de pair avec le plaisir et le courage pour l’expérimentation, il a conçu des objets en porcelaine qui rendent perceptible avec une extraordinaire créativité la vie autonome de chacune de leurs deux parois.
Max Huggler n’était pas seulement sculpteur sur bois issu de la célèbre famille des sculpteurs sur bois Huggler, mais aussi chef d’orchestre et compositeur. Il termina sa formation de figuriste à Brienz, puis travailla chez son oncle et parrain Hans Huggler-Wyss, qui eut un grand talent artistique. Dans la période de crise des années 1930, contraint d’aller gagner de l’argent ailleurs, il s’engagea en tant que sculpteur décoratif à Horw.
Hans Huggler-Wyss enseigna en tant que professeur spécialisé à l’Ecole de sculpture sur bois entre 1903 et 1914. Le chien de chasse appartient encore à une époque où le style naturaliste était prédominant. Peu après débuta la transition vers des surfaces stylisées et lisses, un style que Huggler-Wyss contribua e. a. à façonner. Depuis 1897, l’Ecole de sculpture sur bois s’était dotée d’une ménagerie et d’un jardin botanique, afin de permettre aux élèves de pratiquer l’étude d’après nature.
De son neveu Max Huggler nous présentons dans l’exposition la figure du randonneur datant des années 1930.
La guerre et la « Nouvelle objectivité » dans l’art ont déclenché une crise économique dans le tourisme et par conséquent ont fait baisser dramatiquement la demande pour la sculpture sur bois de Brienz. Sous l’influence de Hans Huggler-Wyss e.a. qui a travaillé en tant qu’enseignant spécialisé à l’école de sculpture sur bois, un changement a eu lieu vers 1911 : le style naturaliste a laissé la place à des surfaces lisses, stylisées. Comme domaines de travail de remplacement pour les sculpteurs sur bois au chômage l’école a encouragé la fabrication de jouets et la sculpture sur bois pour le bâtiment. Le buste du paysan de Brienz en bois de tilleul par Hans Huggler-Wyss avec son chapeau, son gilet et sa chemise a été traité avec de la teinture colorée et de la cire. La fabrication de bustes est intégrée à partir de 1902 dans le programme d’enseignement de l’école de Brienz. Des expériences avec des figures colorées ont abouti dans le lancement d’un cours de traitement du bois avec des couleurs au musée des arts et métiers à partir de 1905.
Deux épingles : fleur d’edelweiss avec étamines dorées ; grappe de muguet sur feuille en lancette, vers 1894
Collection cantonale des arts appliqués
Quatre broches en filigrane d’argent : fleur d’edelweiss avec étamines dorées ; bouquet de fleurs sur une feuille ; feuille dentée ; disque ajouré avec fleur d’edelweiss, partiellement doré au feu, vers 1894
Collection cantonale des arts appliqués
Coquetier, filigrane d’argent, partiellement patiné en noir, motif en spirale avec fleurs en relief, vers 1894
Collection cantonale des arts appliqués
Depuis 1997, Brigitte Keller (modiste) et Stefan Billeter (maroquinier) conçoivent et fabriquent sous le label kb accessoires des chapeaux et des sacs, aussi pour la clientèle internationale. Dans leur propre atelier des pièces uniques et des collections pour la vie quotidienne et pour des événements spéciaux voient le jour. Les œuvres très variées sont visibles, outre dans des expositions et des défilés, dans des productions de cinéma et de théâtre. Brigitte Keller s’est inspirée pour son chapeau de paille d’ambiances estivales, du sable et des coquillages. Elle a cousu les galons de paille de blé couleur de sable de manière à obtenir une forme d’escargot de mer.
Sangwoo Kim a vécu et travaillé pendant 10 ans dans l’Emmental, dont le paysage change de couleur en fonction des saisons. «Winter» (Hiver) et «Frühling» (Printemps) reflètent ce paysage au cours des saisons. Le designer céramique interprète la technique « Inhwamoon » issue de sa culture coréenne avec des couleurs nouvelles et des formes organiques. Au début la surface estampilllée brune est revêtue d’un engobe blanc avant d’être émaillée. En répétant ce procédé le motif estampillé régulier devient abstrait. Sangwoo Kim travaille avec différentes couches d’argile colorée qui grâce au ponçage et polissage font apparaître des motifs cachés et obtiennent un effet haptique. „G-Schichten“ est un projet reliant le passé et le présent.
L’œuvre de Claude Kuhn ne se compose pas seulement d’affiches et de cartons d’invitation pour de nombreuses expositions du Musée d’Histoire naturelle de Berne, mais aussi de la mise en œuvre visuelle de nombreux sujets d’expositions et de leur scénographie. Kuhn contribue de manière significative à la scène nationale et internationale des affiches. Les sujets de ses affiches – souvent tirés du monde animal – simples et réduits à l’essentiel sont son image de marque caractéristique et inimitable. La conception efficacement épurée possède toujours un côté poétique et des clins d’œil plein d’humour, comme dans son affiche de 1995 intitulée « Hahn & Henne » (Coq/robinet & poule).
Sanglier, reproduction galvanoplastique en bronze d’après une sculpture du sculpteur hongrois György Vastagh (1868-1946), vers 1894
Collection cantonale des arts appliqués
Deux vases en verre couleur miel au « décor papillon » irisé, vers 1901/02
Collection cantonale des arts appliqués
L’installation « Lass uns Suppe essen » (Mangeons la soupe) se situe entre art et arts appliqués. Cette réflexion artistique est partie de l’idée de la table garnie avec son histoire culturelle, sa signification sociale et enfin son influence sur les sociétés environnantes. La mise en œuvre de cette idée a toutefois exigé une grande connaissance et maîtrise de l’art de la céramique avec ses techniques et matières variées. Bien que conçue de manière très réfléchie, l’installation laisse assez de liberté au spectateur pour qu’il interprète l’œuvre à sa guise et laisse vagabonder son esprit.
Linck Keramik fabrique depuis 1942 de la céramique utilitaire intemporelle selon une technique artisanale traditionnelle. Leurs formes uniques ont été conçues par Margrit Linck entre 1940 et 1980. Elle était artiste, potière et visionnaire. Le pouvoir d’attraction et les proportions de ses créations céramiques sont indémodables et semblent encore de nos jours novatrices. Les objets incarnent la tranquillité, attirant le regard dans un intérieur, pour entrer visiblement en résonance avec leur environnement.
Dans l’atelier près de Berne, les potiers travaillent encore aujourd’hui à la main avec des tours classiques et confèrent ainsi à chacune des pièces au cours du processus de fabrication son individualité et son caractère unique aisément reconnaissable.
Notre collection possède 34 œuvres de Margrit Linck-Daepp datant de différentes époques de sa vie. Parmi elles figurent les vases blancs aux formes géométriques claires connues par un large public. Mais tout au long de sa vie Margrit Linck s’est intéressée aux objets figuratifs et transforma des cruches et vases pour leur donner des formes féminines ou animalières imaginatives. Certains de ces récipients devenus des êtres avec un corps n’avaient plus d’utilisation pratique. Pendant les dernières années de sa vie, elle créa également des vases et figures aux formes tassées comme celles que nous présentons ici. Nombreux sont les vases à grande ouverture qui semblent s’effondrer comme par exemple celui datant de 1982 à gauche. D’autres semblent s’élancer vers le haut comme les trois figures datées de l’année de la mort de l’artiste en 1983. Chacune façonnée à partir d’un cylindre réalisé au tour elles se tiennent étonnamment droites, presque fières. Mais une force extérieure leur a tordu et comprimé le corps, les privant de leur élasticité juvénile.
Gottlieb Lindenmaier vécut et travailla à Evilard près de Bienne. Ses bijoux reçurent e. a. en 1967 à la Foire suisse d’échantillons la mention „la bonne forme“. Margrit Lindenmaier, la veuve de l’orfèvre, a donné à la Fondation deux œuvres fabriquées dans sa technique de pliage caractéristique. Selon l’angle de vue, le pliage produit surtout sur le collier un jeu original d’ombres et lumières. Lindenmaier fabriqua souvent des prototypes en plomb pour concevoir ses œuvres, dont un exemple est visible ici. Le collier possède un fermoir joliment travaillé de sorte que le bijou peut aussi être admiré quand il est vu de derrière.
Imprimerie: Sérigraphie Uldry AG, Hinterkappelen
En 1937, le Musée des arts et métiers acquit pour sa collection des modèles et échantillons 33 œuvres en fer forgé du ferronnier d’art Karl Moser de Berne. Pour représenter le vaste groupe d’œuvres, nous montrons deux objets qui illustrent diverses techniques et formes du travail du fer. Ces ouvrages servirent probablement surtout de modèles pour les apprentis des ateliers de formation. Déjà en 1936, environ 400 ferrures du XVe au XIXe siècle de la „collection Welti“ sont entrées au Musée des arts et métiers pour documenter l’art de la ferronnerie.
A côté de mini-séries en acier inoxydable et plastique, Friedrich Müller fabrique surtout des pièces uniques. Au centre de son travail sont des formes pures et portables. Ses matériaux de prédilection sont l’argent et l’or, rarement aussi des pierres précieuses. Friedrich Müller s’interesse aussi aux matérieaux prétendumment « sans valeur » comme le bois, le plastique et l’acier inoxydable. Il a crée la série de bracelets à partir de panneaux d’aggloméré. En profitant des propriétés typiques de ce matériau, Friedrich Müller obtient une qualité de design surprenante.
Le duo de designers graphiques Andréas Netthoevel et Martin Gaberthüel (2. stock süd) a mis en scène les grands classiques de chaises du magasin de meubles raum-design à Bienne en les reproduisant grâce à la technique du photogramme. Il en résulte des affiches communiquant une expérience spatiale inhabituelle de ces chaises en taille réelle. Des pièces issues de la „Miniatures Collection“ du Vitra Design Museum étaient les modèles de ces photographies. Cette série d’affiches a obtenu deux prix internationaux. Depuis plus de 20 ans, la société 2. stock süd travaille dans les domaines du Corporate Design depuis les éditions et la conception d’affiches jusqu’à des interventions dans l’architecture et la signalétique. Leurs travaux au cœur desquels se trouve la communication de contenus ont reçu régulièrement des prix.
raum-design
41, rue de canal, 2502 Biel
honorée par l’Art Directors Club New York 2002
Imprimerie: Serigraphie Uldry AG, Hinterkappelen
Sous le label PortenierRoth les deux créatrices développent chaque année un concept de collection («Croisière»), à partir duquel chacune élabore sa propre collection en grande partie identique dans son essence mais avec chacune un accent différent. Ce concept leur permet de travailler économiquement et d’exploiter de façon optimale les ressources de leur entreprise pour le développement et la production des collections. Dans leur manufacture High Fashion Production spécialement construite, des collections enracinées localement – car fabriquées de manière artisanale – voient le jour, tout en visant l’international dans leur orientation et réalisation.
La protection pour la tête « Ribcap » tient à la fois chaud comme une casquette de laine normale et protège la tête en cas de choc. Des protecteurs viscoélastiques cousus à l’intérieur baissent considérablement le risque de blessure. Contrairement à un matériau dur, le matériau mou des protecteurs de la « Ribcap » se déforme et absorbe ainsi l’énergie d’impact. La casquette élégante avec une fonction protectrice est aéroperméable, légère et pliable.
Le tabouret CHEZ est extrêmement solide grâce à sa conception et sa matière se concentrant sur l’essentiel. Très fonctionnel avec sa forme autonome, il invite quand-même à la combinaison avec la table « 4-1-4 ». Celle-ci s’inspire des vieilles tables rustiques avec son air brut et simple, mais paraît tout de même légère et gracile grâce au choix conscient de ses lignes pures. La simplicité minimale des tenons et mortaises ainsi que des clavettes, utilisés – ensemble avec des morceaux d’os pour leur grande solidité – pour l’assemblage des pieds de la table, forment un ornement esthétique sobre sur le plateau de la table. La table fut créée dans le cadre d’un projet scolaire à la Haute Ecole de Lucerne.
Le designer de mode Javier Reyes originaire du Mexique crée ses collections inimitables depuis vingt ans dans son atelier boutique en face de l’Hôtel Bellevue à Berne. La Fondation a acheté en 2015 quatre ensembles. Deux robes d’été aériennes, l’une en lin bleu indigo, l’autre en coton blanc associé à la soie, moulent de manière ludique le corps. Pour la saison plus froide la longue robe noire en laine et cachemire ou l’imperméable couleur olive avec leurs silhouettes allongées, seront plus adaptés.
Rothen Möbel, Bern
primée par le Département fédéral de l’Intérieur 1973
Paul Rothen (Gestaltung), Alfred Rothen jun. (Foto)
Imprimerie: Sérigraphie Uldry AG, Hinterkappelen
Ernst Ruprecht devint après la conception de l’affiche pour la VIIIe course automobile du Klausen en 1930 le graphiste attitré du Grand-Prix Berne. En 1931 il conçut l’affiche pour la toute première édition du Grand Prix Moto de Suisse, suivi de commandes successives jusqu’en 1953. Ruprecht utilisa – probablement en raison du budget serré des organisateurs après la guerre – toujours le même design. Le graphiste créa surtout des affiches, des identités visuelles d’entreprise ainsi que des drapeaux et vitraux armoriés. Il était chef d’atelier à la Société polygraphique à Laupen, avant de redevenir indépendant en 1925 puis d’enseigner plus tard au Technicum de Bienne.
Des vases en céramique en tant que support d’informations et d’émotions – dépendant pour la plupart de leur utilisation – nous accompagnent depuis 4000 ans. Aschi Rüfenacht choisit la rose comme décor pour sa réinterprétation de la coupe. Depuis l’antiquité grecque, la rose est appelée « la reine des fleurs » et est cultivée depuis 2000 ans comme plante ornementale. En combinant deux éléments ayant une histoire riche de traditions, Aschi Rüfenacht créé un objet se caractérisant par son aspect direct et sobre.
Markus Rätz est l’un des artistes contemporains bernois les plus réputés. Après avoir obtenu en 1963 la bourse fédérale d’art, il décida de travailler comme artiste indépendant. Outre ses travaux plastiques libres, il se consacra avant tout au dessin et à la gravure. Il se pencha à plusieurs reprises de manière approfondie sur le phénomène de la perception de l’espace et du corps.
Son affiche primée, créé à l’occasion de son exposition personnelle en 1977 à la Kunsthalle Berne, reflète ce jeu avec la perception de façon particulièrement claire. En fonction de la distance entre le spectateur et l’image, on perçoit un amas de points colorés de tailles différentes ou alors l’autoportrait de l’artiste.
La dite « Collection Welti » est arrivée en 1936 au musée des arts et métiers de Berne. Elle comprend environ 400 objets en métal, essentiellement des ferrures et d’autres objets utilitaires datant du XVe au XIXe siècle. Dans sa globalité, la collection d’objets en métal témoigne nettement de l’histoire de la promotion des arts et métiers au canton de Berne. Heureusement peu d’objets furent vendus ensuite, contrairement à ce qui s’est passé dans d’autres domaines. Encore vers la fin du XIXe siècle, des représentants du canton de Berne, des ateliers d’apprentissage et des unions des arts et métiers voyagèrent à travers l’Europe et acquirent des objets, mais ensuite l’activité de collecte active pour le musée des arts et métiers diminua, pour se concentrer dans un cadre plus modeste surtout sur les œuvres provenant du canton de Berne. Au cours des années 1930, le domaine des objets en métal fut l’objet de peu d’achats réguliers. En revanche, le fonds fut complété avec deux grands groupes d’œuvres : il s’agit de la collection Welti (1936) et de la collection de Karl Moser (1937/38). Les circonstances de l’arrivée de la collection Welti au musée des arts et métiers restent inconnues. Malheureusement les objets ne sont datés que très approximativement et leur origine géographique est à peine indiquée. Mais ils complétèrent judicieusement la collection existante en témoignant du travail du métal de toute l’Europe dès le XVe siècle.
« Landscapes as Vessels » est un groupe d’objets de table de grand format en porcelaine : des assiettes dans lesquelles on mange, des coupes dont on puise un liquide, des plats pour présenter des mets ou même des récipients pour accueillir des fleurs. Les dimensions absurdes ainsi que les formes fortement ornementales rappellent la culture de table très théâtrale du rococo. De prime abord sculptures, ces objets deviennent vaisselle au moment où on leur attribue leur fonction. Ces récipients questionnent les limites de la fonctionnalité et mettent l’accent plutôt sur l’événement, le moment, ce qui mène à une réflexion sur le rôle et la valeur des objets utilitaires dans notre quotidien. A l’origine façonnés dans du plâtre, ces objets ont ensuite été réalisés en porcelaine grâce à des moules en silicone et sont de cette façon reproductibles en petites séries.
Franziska Schott et Marco Schibig collaborent depuis 1984 à Berne. Principalement dans la conception de publications sur l’art et l’architecture : Michael Asher, Marlène Dumas, Bethan Huws, Michelangelo Pistoletto, Thomas Schütte, Luc Tuymans (Kunsthalle Bern), Max Beckmann, Vincent van Gogh, Charles Ray (Kunstmuseum Basel), Luciano Fabro, Alfred Jensen (Kunstmuseum Winterthur) et Margrit Linck. Des catalogues raisonnés foisonnants sur l’œuvre de Paul Klee (Benteli / Thames and Hudson) et Ferdinand Hodler (Schweizerisches Institut für Kunstgeschichte / Scheidegger & Spiess). Depuis 2001, ils s’occupent aussi de la conception d’ouvrages et d’affiches pour la Fondation Abegg à Riggisberg.
«Gut geformtes Gerät. Durch die Schweizerische Mustermesse Basel und den Schweizerischen Werkbund mit «Die gute Form» SWB 1952 ausgezeichnet, ergänzt durch weitere gute Objekte»
Ausstellung Gewerbemuseum Bern, 1953
Imprimerie: Graf-Lehmann AG, Bern
Les objets en porcelaine de la série « Ava » séduisent par la qualité de leur exécution artisanale. Lors de la troisième cuisson à haute température, Simone Stocker applique un décor sérigraphié créé par elle et qui couvre presque intégralement le bord. Les motifs circulaires trahissent ainsi leur origine artisanale.
La designer céramique a creusé au tour de façon sophistiquée des sillons dans de la porcelaine très épaisse. Ensuite, les plateaux sont couverts au pistolet de couverte noire et polis soigneusement jusqu’à ce que les lignes blanches apparaissent à travers le noir. Les sillons ainsi obtenus représentent la principale caractéristique des objets céramiques de la série « Luso ». Ce sont eux qui augmentent l’effet plastique des plateaux et mettent en question leur utilisation pour conserver des aliments.
Jakob Stucki est considéré comme le rénovateur de la céramique paysanne traditionnelle de Langnau. Outre ses réalisations célèbres de céramique utilitaire au décor d’engobe « à la corne », ses œuvres plastiques libres à partir des années 1950 l’ont fait connaître sur le plan international. Mais au début, Stucki ne suscita avec elles que des réactions de désapprobation. Ses figurines humaines et animales aux corps de taille exagérée, aux jambes trop courtes et aux têtes trop petites paraissaient trop extravagantes et abstraites. Ses motifs de prédilection furent à côté de l’oiseau et du chat, le cheval et le taureau. Il réduisit leurs formes à l’essentiel et les dota souvent d’une touche d’humour.
Son voyage en Andalousie en 1952 marqua Stucki profondément. En témoignent les trois sculptures animales montrées ici. Pour le taureau rugissant, Stucki utilisa la dite « Fladdertechnik » qui consiste à réaliser un engobage de la pièce quand elle a pris la consistance « cuir » avec un deuxième engobe d’une autre couleur en le laissant goutter des mains sur l’engobe de base.
Jakob Stucki est considéré comme le rénovateur de la céramique paysanne traditionnelle de Langnau. Outre ses réalisations célèbres de céramique utilitaire au décor d’engobe « à la corne », ses œuvres plastiques libres à partir des années 1950 l’ont fait connaître sur le plan international. Mais au début, Stucki ne suscita avec elles que des réactions de désapprobation. Ses figurines humaines et animales aux corps de taille exagérée, aux jambes trop courtes et aux têtes trop petites paraissaient trop extravagantes et abstraites. Le motif de la femme à cheval apparaît plusieurs fois dans son œuvre. L’œuvre précoce présentée ici montre encore beaucoup de détails et ornements tendant à disparaître plus tard pour laisser la place à une extrême simplification.
Jakob Stucki a relancé et renouvellée la céramique paysanne traditionnelle de Langnau. Plusieures œuvres au décor d’engobe «à la corne» et en particulier ses œuvres plastiques libres l’ont fait connaître sur le plan international. Sa femme Erika Stucki a activement travaillée dans l’entreprise. Elle a peint de nombreuses œuvres de sa dernière période conçues par lui. Le plat montrant une scène de vendanges est un représentant typique de la technique traditionnelle « à la corne ». Grâce à la « corne », un récipient à goulot étroit, l’engobe peut être appliqué en petites quantités de façon précise sur l’objet. Outre l’engobe brun traditionnel de Langnau, Stucki a utilisé ici des tons bleus et blancs pour créer un contraste pour les raisins et les vendangeurs.
Jakob Stucki a renouvellée la céramique paysanne traditionnelle de Langnau grâce à sa précision technique et artisanale et à un langage formel particulier. En particulier ses œuvres plastiques libres à partir de 1953 l’ont fait connaître sur le plan international. Le motif de la femme à cheval apparaît plusieurs fois dans son œuvre. La ‘Grecque à cheval’ montre son évolution vers des figures humaines et animales épurées, abstraites, s’éloignant de la peinture à la corne colorées et des formes minutieuses et rondes.
Saint Jean-Baptiste en deuil, d’un groupe de Crucifixion, bois de pin sculpté, à l’origine peint polychrome et doré, vers 1894 ; en 1947, peinture polychrome détruite, teinté brun foncé.
Collection cantonale des arts appliqués
Christ avec couronne d’épines sur piédouche, 1901
Collection cantonale des arts appliqués
Hans Thöni fit une contribution significative à l’art de l’affiche suisse, tout particulièrement avec ses affiches pour les CFF. A partir de 1957, Thöni y a joué un rôle central en inaugurant une nouvelle ère de la publicité. L’affiche intitulée « Respectez signes et signaux » fait partie de cette période de création. Hans Thöni s’occupa en outre de la conception de nombreuses expositions, e.a. des Expositions nationales suisses en 1939 et 1964, et fut l’un des membres fondateurs de la première Association suisse des graphistes (Verband Schweizer Grafiker – VSG). Outre les nombreuses affiches, Thöni créa plusieurs timbres et travailla en tant qu’illustrateur et concepteur de livres.
Les affiches d’Hans Thöni restent connues à l’heure actuelle, surtout les affiches publicitaires pour les CFF ou celles pour la sécurité routière. Il s’occupa en outre de la conception d’expositions, e.a. des Expositions nationales suisses en 1939 et 1964, travailla en tant qu’illustrateur de livres et créa plusieurs timbres. Dans les années 1930, il conçut une série d’affiches publicitaires pour les courses automobiles à Berne. La voiture de course allant à une folle allure semble presque entraîner avec elle les Alpes et la ville de Berne, cette dernière indiquée seulement par la cathédrale.
Albert Trauffer a créé à l’apogée de la sculpture sur bois de Brienz quelques œuvres importantes. En 1884 a été fondée la „Schnitzlerschule“ à Brienz (aujourd’hui Ecole de sculpture sur bois). Le musée des arts et métiers de Berne, dont la collection est toujours gérée et agrandie par la Fondation bernoise de design, a acquis à l’époque de nombreuses œuvres pour servir de modèles pour l’école sous sa tutelle et les a montrées dans des expositions. Le sanglier en rut avec sa fourrure ébouriffée et la gueule ouverte menaçante est un exemple typique de la représentation naturaliste. Cette sculpture a gagné le deuxième prix en tant que travail d’étudiant.
«Langenthaler Porzellan, Leinen, Möbel, Teppiche»
Porzellanfabrik Langenthal, Leinenweberei Langenthal AG, Möbelwerkstätten G. Anliker, Kokosteppichfabrik Ruckstuhl AG
Gewerbemuseum Bern
Imprimerie: Lips & Co. AG, Köniz
Ausstellung im Gewerbemuseum in Bern
En 1986, Anja Boije et Andrea Hostettler ont fondé le label de mode VIENTO. En 1994 a eu lieu l’entrée du label dans le monde du prêt-à-porter. Depuis, les deux créatrices conçoivent tous les ans une collection d’été et d’hiver fabriquée en Suisse. En 2001, elles ont débuté une étroite collaboration avec la designer textile Sonnhild Kestler : les tissus sont imprimés à la main chez Mitlödi. Les lignes complexes, les tissus à motifs ou monochromes donnent à leur design cette touche inimitable – ce sont des vêtements qui se portent pendant des années et qui peuvent faire l’objet de combinaisons toujours nouvelles.
En 1891, la ville de Berne célébra ses 700 ans avec un festival en grande pompe dans le quartier Kirchenfeld (photo). Sur une immense scène de théâtre furent joués des épisodes de l’histoire de la ville de Berne. L’orfèvre bernois Jacques Widmer créa à l’occasion de cet anniversaire un bouclier d’apparat, „afin de laisser aux générations futures lointaines un souvenir impérissable“. La surface du bouclier est ornée de six médaillons où figurent les scènes historiques représentées lors du festival, alternant avec les blasons de toutes les guildes bernoises. Dans le médaillon central se tiennent réunies les sœurs „Helvetia“ et „Berna“.
Ayant le sens des affaires, Jacques Widmer fit avec beaucoup de zèle de la publicité pour favoriser la vente. Ainsi fut conservé le bon de commande avec un descriptif du bouclier au prix de 185.- CHF. Outre des broches et médailles, Widmer frappa un bouclier «Helvetia» pour les 600 ans de la Confédération, dont on avait fixée la même année la date d’anniversaire au 1er août.
Le bouclier d’anniversaire de Berne de notre collection n’est pas seulement un important témoignage d’époque illustrant le patriotisme naissant, mais aussi un exemple représentatif du style de l’artisanat d’art de cette période.
Photo : Archives municipales de Berne (copie) ; brochure publicitaire et édition spéciale d’anniversaire du journal «Intelligenzblatt» du 15/08/1891 : Archives municipales de Berne.
Guillaume Tell avec son fils, reproduction galvanoplastique en bronze d’après le Monument à Guillaume Tell de Richard Kissling (1848-1919) à Altdorf inauguré en 1895, vers 1896
Collection cantonale des arts appliqués
Marcel Wyss fut un graphiste publicitaire, mais travailla avant tout comme peintre et plasticien. Il appartient aux représentants de l’Art concret. Il édita ensemble avec l’artiste Dieter Roth et le poète Eugen Gomringer le journal international « Spirale » consacré à l’Art concret et au design. Il parut entre 1953 et 1964 en neuf publications auto-éditées à Berne. Il est aujourd’hui un document très révélateur de l’ambiance de renouveau à l’époque. Le journal fut toutefois bien trop radical pour leurs contemporains.
L’affiche pour l’exposition du Werkbund Suisse – qui interrogeait de façon approfondie les questions de mise en forme – est caractéristique des compositions géométriques précises selon la théorie des formes de Wyss.
Othmar Zschaler compte parmi les pionniers internationalement reconnus de la création moderne de bijoux. Ce bijoux pour cheveux créé en 1960 tient une place importante, car il documente avec sa surface brisée le temps du renouveau. Zschaler obtint trois fois de suite la Bourse Fédérale des arts appliqués (aujourd’hui Prix Fédéral de design). Ce bijou pour cheveux est l’une des œuvres montrées entre 1961 bis 1963 lors d’une exposition itinérante aux États Unis.
La nature comme ordre déterminant l’existence humaine est au centre de la création de Katrin Zutter. Elle s’intéresse en particulier aux graines et semences en tant que base pour la vie. Le travail au potager, la discussion autour des technologies génétiques et la question de l’origine de notre existence en général ont éveillé en elle le besoin d’observer au plus près les minuscules graines, de les dessiner, puis de les traduire plastiquement.